Manu
@115toimeme a quitté La Péniche, hébergement d’urgence qu’il avait pu avoir
pour un mois, pour ouvrir un squat « légal » avec la complicité du
propriétaire. Il a par ailleurs donné son plan B, sa tente, son duvet installés
dans un emplacement isolé dans Paris, à deux jeunes SDF à la rue. Explications.
« A la Péniche, les cabines sont vraiment
toutes petites, sans fenêtre. Là bas ils acceptent les chiens. Mon colocataire
en avait un. Ce sont des cabines de 2 personnes. Je ne me sentais pas à l’aise
avec cette promiscuité. D’autant qu’il y a des horaires à respecter. J’ai
préféré partir », explique Manu.
« D’autant qu’il y a des consignes et des principes de vie extrêmement stricts. C’est très rigide : pas le droit de quitter la table pendant le repas, pas de casquettes, pas d’écouteur, pas le droit de répondre au téléphone, on doit se tenir droit à table. On te rappelle en permanence de te tenir ‘correctement’. Si on arrive après 21H, on risque de ne pas te renouveler ta place à la semaine », poursuit-il.
S’il estime « qu’il n’y a que des choses
à respecter », il dénonce un « sans blanc de social » car pour
lui la meilleure façon d’aider les personnes à la rue passe par la
communication. Chose dont il déplore l’absence à la Péniche. Il a donc plié
bagage.
Squat
légal
Partir pour aller où ? Il avait bien son
coin où sa tente, plantée en permanence, l’attend avec son duvet. « Dans
petite cours d’un entrepôt, invisible de la rue car protégé par des grandes
haies. Le propriétaire est un commerçant qui ne se sert des lieux que le matin
ou le soir. J’ai mis ma tente là avec son consentement. Ça ne le dérangeait
pas », précise @115toimeme.
Mais avec le froid hivernal, il cherchait
mieux. Alors il a « ouvert » un squat. Un squat « légal »
puisque l’appartement, en litige juridique, est inoccupé. Son propriétaire est
d’accord pour que Manu l’utilise « discrètement ». Il lui dit que
changer les serrures et de l’habiter comme si de rien n’était. Tout en se
montrant un « locataire » discret. Eau, électricité, tout est
fonctionnel.
Manu
offre son ancien lieu avec sa tente et son duvet
Quid de son ancien coin de tranquillité ?
« J’ai donné le plan, avec ma tente et mon duvet, à deux jeunes SDF d’une
vingtaine d’années. Autant que ça serve à quelqu’un qui est dans la galère.
J’ai expliqué au commerçant qui me permettait de rester là la situation, il est
d’accord. Pour lui en plus ça lui fait une présence discrète devant des
entrepôts ». Tout bénéf donc.
Désormais posé, Manu, en plein deuil de sa
maman disparue, réfléchit à sa vie et ses prochaines orientations. A cette
formation qu’il veut faire, à ses objectifs d’une vie meilleure.
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