La rue vue par la rue


Quand des SDF twittent leur quotidien

lundi 10 février 2014

Logé, je me sens hypocrite par rapport à Tweets 2 Rue


"Quand je vois le temps dehors et que je suis au chaud à la maison, ça me fout les boules. Je me dis encore un jour de merde où les potes sont à la rue. Et moi je suis chez moi. J’ai un peu l’impression d’être un hypocrite par rapport à Tweets 2 Rue. C’est pour ça que je ne twitte pas beaucoup. Sauf sur les gros trucs comme la fois où il y avait 6 (policiers, ndlr) municipaux qui ont arrêté et menotté un ami qui faisait la manche. J’avais twitté des photos dessus...

Ces derniers temps j’ai eu quelques soucis personnels qui ont fait que j’ai encore moins twitté. J’ai dû faire bouger des gens, ceux-là même qui m’avaient fait avoir l’appartement, par rapport à ma fille (9 mois). Parce qu’elle risquait d’être placée. Je le voyais gros comme une maison. On a aussi voulu nous enlever nos chiens (x 4, ndlr). Une dame de la mairie et deux autres personnes qui se sont faites passer pour la Société Bérichonne de Protection  des Animaux (SBPA) ont voulu nous les prendre. Heureusement que j’ai découvert la supercherie.

La manche complète nos ressources

Tout ça c’est à cause d’une voisine. Je peux comprendre qu’on puisse être inquiets par rapport à notre mode de vie mais de là à colporter des ragots, c’est de la médisance. Alors oui on a beaucoup de chiens, oui il y a beaucoup de gens qui passent à la maison, mais nous on aide juste des potes en galère. Qui pour recharger son portable ou ses batteries après une journée fatigante, qui pour se vider l’esprit quelques heures, qui pour garder leur chien le temps d’une course.

Pourquoi je continue à faire la manche ? Pour un tas de petites et de grandes raisons. Quand je fais la manche devant Pâte à Pain tout le monde sait où me trouver. Par ailleurs les APL et le RSA ça fait pas lourds pour l’appartement, le gaz, l’électricité, les assurances, la p’tite et les chiens. La manche me paie mes petits plaisirs et surtout complète en fin de mois nos ressources. Ce ne sont pas les bons alimentaires hygiènes qui règlent ça !

On nous a accusé de maltraitance pour notre fille

Je suis prêt à faire n’importe quel métiers, bien que je vous cache pas que j’aurai vraiment du mal à travailler enfermé dans un bureau. J’aimerai bien trouver, dans l’idéal, une formation ou un métier en lien avec les animaux. Mon rêve reste toujours d’acheter un ancien corps de ferme pour y installer une société de gardiennage d’animaux. Sinon on m’avait proposé un rôle de médiateur de rue mais je n’ai pas de nouvelles jusque-là. On m’avait aussi proposé un travail dans la démolition il y a deux mois. J’attends toujours. Alexandria, quant à elle, aimerait faire des ménages ou distribuer des prospectus.

Sinon notre dernier coup dur est la semaine qu’a passé la gamine à l’hôpital. Elle est sortie lundi dernier. Elle y était entrée par rapport à un bleu qu’elle s’était faite en tombant. Ils l’ont gardée toute une semaine pour examens suite à des accusations de maltraitance. T’as vraiment les boules quand ça te tombe dessus. T’as ta conscience pour toi mais tu sais que, vu ton passé, on va plus facilement croire les autres que toi. Ça pèse psychiquement et même physiquement. Aujourd’hui ça va un peu mieux heureusement.

Ce qui pourrait m’arriver de mieux désormais ? Un boulot et déménager. Avoir quelque chose d’un peu plus grand et pas avoir des casse-couilles à côté."

Nicolas @nickopompons

1 commentaires:

Cha a dit…

courage... et non ce n'est pas hypocrite que d'avoir un logement et témoigner ici.
Le logement ne règle pas tout...
Moi aussi je rêve de créer ma structure d'accueil pour animaux et peut être aussi pour leurs maîtres... Alors je penserais à vous.
;-)

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